The Amanda Tapping French Site

~ Interview SeriesTV ~

Interview d'Amanda paru dans le 2è Spécial Stargate de  SeriesTV (2004)

 

 

AMANDA TAPPING

 

Loin des bimbos de la TV, Amanda Tapping prouve que le Girl Power ne va pas forcément de paire avec vulgarité. En plus d'être actrice, elle fait ses premiers pas cette saison en tant que réalisatrice.



STV : Avez-vous noté une évolution marquante au fil des saisons, dans la façon dont vous approchez les choses, à la fois en tant que personne et en tant qu'actrice ?
AT : Mon personnage n'était pas sûr de lui, pas plus qu'Amanda s'il faut tout dire !(rire) Cela a pris un moment à Carter pour prouver sa valeur à l'équipe et se sentir confiante en ses capacités. Au départ, donc, son rôle était surtout de s'asseoir en retrait et de faire tranquillement son boulot. Tandis que maintenant, elle se sent si bien, ils se sentent tous si bien les uns avec les autres, qu'elle n'a plus besoin d'adopter cette attitude et de travailler en retrait. Elle a avancé beaucoup d'observations valables, elle maîtrise de vastes sujets et a eu beaucoup de bonnes idées aux moments critiques. Elle est bien plus forte qu'elle ne l'était au départ. Je crois que c'est le cas pour toute l'équipe.

STV : Est-ce que le tournage de Stargate SG-1 est toujours aussi exigeant du point de vue physique et émotionnel après toutes ces années ?
AT : Cette année, c'est pire que tout. Physiquement et émotionnellement, ça m'a complètement vidée. Nous sommes tous au-delà de l'épuisement, nous sommes complètement crevés à force de tourner trois épisodes en même temps, les effectifs de l'équipe technique ont été doublés et nous tournons même avec la seconde équipe. Les producteurs sont coincés entre les gens au-dessus d'eux qui leur mettent la pression et nous en dessous. Nous sommes tenus de faire des économies cette année. Et les épisodes sont extraordinaires mais difficiles à tourner parce qu'ils sont très techniques. Il faut faire attention aux angles des caméras et s'assurer qu'il y a de l'action et que c'est dynamique et la technicité liée à ce genre de travail est épuisante et grande dévoreuse de temps. Au tout début de la saison, dans "Retour aux sources", je me suis blessée en faisant une cascade. Il fallait que je fasse tomber un Jaffa et, en m'écroulant avec lui, j'ai cogné l'espèce de collier super rigide qu'ils portent. Bref, je me suis tordu le cou, je me suis déplacé un muscle et son machin de Jaffa tout dur m'avait salement écorché le visage. Après, ma doublure, Sharon, a refait la même cascade et elle s'est retrouvée avec les mêmes marques sur le visage. Je me suis dit que finalement ce n'était pas entièrement ma faute, c'est la cascade qui posait problème. J'attrape toujours des tonnes de bleus et de bosses de toute façon, c'est le métier qui veut ça il parait.

STV : Vous avez tourné certains épisodes sous une pluie battante, dans des bourbiers immondes ou dans un froid glacial. Y a t-il des conditions de tournage qui vous feraient refuser de tourner ?
AT : Oui, bien sûr, certaines fois, je me dis que je hais ceci ou cela, et puis je reviens à la réalité et je me rends compte que j'ai énormément de chance. Je suis une actrice qui travaille régulièrement sur une série, j'aime jouer mon personnage et j'adore l'équipe avec qui je travaille qui est presque comme une famille. Alors je me prends par la main et je fais ce que l'on me demande de faire parce que je ne veux pas commencer à me prendre trop au sérieux.

STV : Est-ce que cela ne vous dérange pas un peu tout de même que votre personnage ait tué tant de monde toutes ces dernières années et utilise de nombreuses armes à l'écran ?
AT : Si, et c'est une chose dont j'ai parlé aux auteurs. On pourrait s'arrêter à la notion de tuer des gens, mais nous interprétons des soldats confrontés au choix de tuer ou être tués. Quoi qu'il en soit, j'ai discuté avec Brad Wright et Rob Cooper et on a réfléchi sur le thème "est-ce que les vies qu'ils ont prises viennent les hanter ?" Mais c'est une idée trop ésotérique pour être utilisée par notre série. Mon personnage est militaire, elle savait ce qu'elle faisait en s'engageant dans une unité de combat. Elle savait qu'elle aurait à utiliser des armes à feu. Si elle était le genre de personne qui ne peut pas le supporter, elle ne se serait pas engagée. C'est la science sa véritable passion, elle n'a aucun désire de se retrouver sur le terrain à tuer des gens mais c'est une facette incontournable de son métier. Il faut qu'elle l'accepte, mais je suis sûre que certains soirs, les vies qu'elle a détruite la hantent.

STV : Vous a-t-il semblé bizarre de jouer une Sam Carter faible dans l'épisode "Métamorphose" (6#16) après que Nirrti ai chamboulé son ADN ?
AT : Cela a été bizarre, mais c'est aussi humain. Nous avons beaucoup de chance de nous baguenauder dans l'univers comme ça et d'en revenir relativement peu marqués, alors c'est aussi bien que nous ayons ces moments de pure vulnérabilité. Cela ne me dérange pas du tout de jouer ces moments. Je crois que nous, les humains, sommes tous vulnérables et faillible. J'aime cette idée. Et puis c'était vraiment dégueulasse dans ce donjon !(rire) C'était sale et poussiéreux, ça ne sentait pas bon et puis il y avait tous ces gens bizarres avec des prothèses très agressives. C'était très facile de rentrer dans le rôle. Mais pour en revenir à nos moutons, j'aime montrer une certaine vulnérabilité et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un signe de faiblesse.

STV : Vous semblez bien avoir la même approche d'une scène, fût-elle dramatique ou comique. Est-ce que réellement vous traitez les deux genres de la même façon ?
AT : L'approche est différente parce que la comédie est surtout un problème de timing et de savoir jusqu'où on peut aller. Et puis il y a tellement de niveaux différents de comédie. Il y a le gros humour à la tarte à la crème et puis il y a le genre plus intello. Mais en fait, je crois que mon approche des deux est effectivement la même malgré tout ça.

STV : Dans "Paradis perdu" (6#15), vous aviez deux scènes extraordinaires. Quand vous vous mettez en colère contre les savants et quand vous vous écroulez en pleurant dans les bras de Teal'c. Les deux scènes sont très efficaces pour les mêmes raisons, parce que vous jouez avec retenue, intérieurement. Est-ce que c'est votre vision des choses ou bien celle du réalisateur ?
AT : Non, c'était la seule façon de le jouer. Avec les savants, avec le docteur Lee, c'était... Carter se sentait très coupable. C'était une énorme source de frustration pour elle que Maybourne ait pris son Zat. Elle se sentait complètement idiote. Ce n'est jamais dit, mais je crois que c'est très compréhensible. C'est de sa faute s'ils sont paumés là, si Jack traverse ce qu'il traverse et que Maybourne garde la main. Par conséquent, elle est plus déterminée que jamais à essayer de réparer ce qu'elle considère comme son énorme erreur. L'amour de sa vie se retrouve avec le fléau de son existence et elle s'en blâme. Elle refuse de renoncer, mais sa retenue toute militaire lui fait craindre d'avoir tort. Elle ne souhaite que trouver une façon de sortir de cette situation. Elle fait front, elle en devient même assez méchante, assez vache en fait. Dans l'autre scène, ça a été simplement le relâchement de toute cette tension accumulée durant des jours et des jours. C'était en fait des scène assez faciles à jouer.

STV : A l'écran, l'alchimie entre vous et Richard Dean Anderson semble avoir évolué au fil des années et maintenant, vous n'avez plus besoin de vous parler pour communiquer. Est-ce quelque chose dont vous avez conscience ou bien n'est-ce qu'une impression à l'écran ?
AT : C'est absolument vrai, et c'est quelque chose qui transcende les relations entre O'Neill et Carter ainsi que les relations entre Richard et moi. Après sept ans, toute la trame de nos relations les uns aux autres s'est beaucoup développée et ce serait difficile de ne pas le faire apparaître à l'écran. C'est bien AManda qui communique avec Richard, particulièrement s'il se met à sortir des répliques qui ne sont pas dans le scénario, ce qu'il fait presque tout le temps. (rire) On ne s'en douterait pas, n'est-ce pas ? Au départ c'est une simple réaction humaine, entre Richard et moi, mais ça a été gardé parce qu'après tout ça nous aide à développer nos personnages.

STV : Vous est-il arrivé de refuser une scène ?
AT : Oui, mais j'ai dû la tourner de toute façon ! (rire) I l y a bien des moments où l'on ne pense pas que son personnage ferait ceci ou dirait cela. Mais, et d'autant plus s'il s'agit d'un élément scénaristique important, l'on se retrouve obligé de laisser tomber ses objections pour permettre à la série d'avancer. parfois, les auteurs changent quelque chose, si l'on leur demande assez longtemps avant le tournage. Rob Cooper est génial. S'il me prend d'aller le voir et de lui confier mon désaccord avec telle ou telle réplique il accepte, à condition bien sûr qu'il y ait une alternative valable. Brad Wright fonctionne de la même façon, lui aussi. Ils demandent qu'on leur fournisse cette alternative. Ils sont très ouverts. Mais nous sommes quatre acteurs principaux, alors il nous faut faire des compromis parfois.

STV : Qu'est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
AT : Le fait d'interpréter des personnages différents. Le fait de pouvoir prononcer les mots de quelqu'un d'autre. La scène me manque. Ce que j'aime le plus au théâtre, c'est tout le processus des répétitions par lequel on crée un personnage et les relations qu'il entretient avec les autres personnages. Tout ça est vraiment très marrant. C'est aussi géant de porter tous ces costumes. Bien sûr, tout ça est stressant parce qu'on est son propre patron et que parfois on se retrouve au chômage. Chaque audition est importante et ça vous ronge les nerfs. Il faut sans cesse repartir à zéro. Il y a plein d'aspects négatifs à ce métier, mais quand on décroche un rôle, ça redevient quelque chose que l'on adore faire et tout va bien.

STV : Le fait d'être acteur ou écrivain permet souvent de faire l'expérience de certaines situations auxquelles la plupart des gens n'ont même pas pensé. Pensez-vous que cela vous rende plus forte ou au contraire que cela fasse de vous une personne plus vulnérable ?
AT : Les deux. cela vous rend plus fort de ces expériences, naturellement, et puis vous vous êtes investi pour les avoir, ces expériences. Mais cela vous rend aussi plus vulnérable parce que vous vous ouvrez tout entière et qu'après, vous êtes complètement vidée. cela doit être pareil pour un écrivain. Il écrit et ouvre tellement son coeur que cela en devient une plaie ouverte. Oui, nos métiers nous rendent vulnérables, mais c'est une vulnérabilité qui peut se contrôler et cela vous rend plus fort.

STV : Est-ce que vous allez mettre en scène un nouvel épisode de Stargate SG-1 l'année prochaine ?
AT : Non... Chris et Michael voulaient écrire et je voulais mettre en scène, mais parce que nous ne ferons que vingt épisodes, la priorité a été laissée à nos auteurs et à nos réalisateurs habituels.

STV : Etes-vous heureuse qu'il y ait une huitième saison ? Est-ce que vous êtes impatiente de commencer ?
AT : Oui. Je n'en ai pris conscience qu'une fois nos contrats signés. Michael, Christopher et moi nous nous sommes posé la question de savoir si nous avions envie de repartir sur la série pour un an, ou pas. Nous n'avons pas eu d'hésitation. Nous sommes heureux d'être de retour. cela va être une saison très différente et ça va être intéressant.

 

.