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Le choix d’une nouvelle vie

Auteur : Mia

e-mail : miasg1@free.fr

Résumé : Quelque chose de nouveau arrive dans la vie de Sam. Mais cette nouvelle situation inquiète les Tok'ras car elle pourrait fortement leur nuire.

Disclaimer : Je n'ai pas touché d'argent pour écrire cette fic que j'ai faite pour le plaisir et les personnages ne m'appartiennent pas.

Note de l’auteur : J’ai voulu faire ressortir l’amitié entre Daniel et Sam dans cette fan fic, quitte  à mettre un peu de côté la relation Sam/Jack , en tout cas pour la première partie car je pense plus la développer par la suite.

Note2 : Je me suis parfois servie pour écrire cette histoire de passages que j'ai lu dans le livre de Diana Gabaldon :" Le chardon et le tartan. "Mais en règle générale, j'ai juste repris l'idée et je l'ai adapté à ma sauce.

Note3 : Je dédie cette fic à valnanou, ma meilleure amie et ma mère de coeur qui est véritablement maman depuis 6 mois et qui m'a fait le très beau cadeau de me choisir comme marraine pour son fils.

 * Merci de me prévenir si vous voulez mettre cette fic sur votre site *

 
*

Le choix d’une nouvelle vie

Sam regarda pour la énième fois la plaquette rectangulaire qu’elle tenait dans sa main. Une petite croix au milieu de celle-ci indiquait que le test était positif. Il ne pouvait y avoir aucune erreur ou du moins s’il y en avait une elle était infime et pour cela elle devrait aller consulter Janet. Mais elle ne s’en sentait pas encore capable. Elle se laissa glisser par terre et se prit la tête entre ses mains en essayant tant bien que mal de refouler les larmes qui glissaient déjà lentement le long de ses joues. Puis elle poussa un profond soupir et posa ses mains sur son ventre encore plat. Alors elle se souvint.

C’était il y a un peu plus d’un mois. Ils étaient en mission sur P4x325, une planète semblable à la terre et aux coutumes très hospitalières. Ils y étaient restés plusieurs jours et la veille de leur retour sur terre, leurs nouveaux amis et alliés les avaient conviés à un festin en leur honneur. D’ordinaire, il ne se laissait jamais aller lors de ce genre de fête surtout lorsqu’ils étaient en mission. Mais l’ambiance était à la détente et au plaisir et cette boisson locale qu’on leur servit durant toute la soirée n’arrangea rien à l’état de nos 4 amis. Vers la fin de la soirée même Teal’c avait du mal à tenir debout. Les autres avaient perdu le fil de la soirée depuis déjà bien longtemps. Le lendemain Sam s’était réveillée à demi dévêtue, allongée contre son colonel. Le premier instant de panique avait cédé la place à un sentiment de refus. Comme ni l’un ni l’autre ne se souvenaient de ce qui s’était passé durant la nuit, ils firent le choix de ne jamais en reparler et d’oublier ce qui avait pu se passer cette nuit, quoi qu’il se fut  passé. Cette décision n’avait pas été sans leur rappeler le même genre de choix qu’ils avaient fait quelques années auparavant lors du test des Zatarks.

Ils n’en avaient jamais reparlé depuis.

Ni du test, ni de cette nuit.

Mais voilà qu’à présent les événements qu’ils avaient voulu cacher revenaient au galop et menaçaient de mettre en péril la stabilité et l’à peu près bonheur que Sam avait réussi à bâtir depuis la disparition de sa mère. Pour la première fois depuis des années la jeune femme se sentait complètement déboussolée et ce sentiment de vulnérabilité lui faisait encore plus peur que toute une armée de Goa’ulds à combattre.

Le lendemain Sam arriva en retard au briefing ce qui n’était pas dans ses habitudes.

En la voyant entrer dans la salle ou se déroulait la réunion, le colonel O’neill s’apprêta à lui envoyer une petite pique de sa composition mais il s’abstint de justesse en remarquant la pâleur et les traits tirés de son major.

 

Sam : Général, veuillez m’excuser pour ce retard.

 

Le général Hammond ne répondit pas et fit signe au major de s’asseoir. Celle-ci prit place près de son colonel. Le briefing se déroula sans encombre malgré le silence inhabituel du major. Le colonel ne quittait pas des yeux son second. Cela ne lui ressemblait déjà pas d’arriver en  retard et son refus de parler ne venait que s’ajouter à son étrange comportement. Le major Carter était une femme de caractère qui ne se laissait jamais abattre quelle que soit la situation. C’est pourquoi le colonel ne cessait de se demander ce qui avait bien pu la déstabiliser à ce point. A la fin de la réunion le général se leva ainsi que ses deux officiers.

 

Hammond : Bien, si personne n’a rien à ajouter ( lançant un coup d’œil en direction du major) vous pouvez disposer. On se retrouve dans trente minutes en salle d’embarquement.

 

Sam s’apprêtait à sortir lorsqu’elle fut interpellée par le général.

 

Hammond : Major, je peux vous voir quelques instants

 Sam : Il y a un problème mon général ?

 Hammond : C’est exactement la question que j’allais vous poser, major.

 Sam : ( feignant la surprise) Que voulez-vous dire mon général ?

 Hammond : Et bien nous n’avons pas été habitués à vous voir arriver en retard lors d’un briefing et de plus vous n’avez pas prononcé un mot de toute la réunion ; alors je me demandais s’il ne s’était pas passé quelque chose ou si vous aviez quelques problèmes…

 Sam : Je n’ai aucun problème mon général

 Hammond : Vous en êtes certaine Sam ?

 Sam : Parfaitement mon général

 Hammond : (voyant qu’il ne pourrait rien tirer de plus de la jeune femme) Bien dans ce cas vous pouvez disposer.

 

Après avoir fait le salut militaire Sam quitta la salle suivit par le regard soucieux de son supérieur.

Dans le vestiaire des hommes, Jack, Teal’c et Daniel étaient  en train de se préparer pour la mission.

 

Daniel : Vous ne trouvez pas que Sam a un comportement bizarre depuis ce matin. Elle n’a pas déballé un mot pendant le briefing, cela ne lui ressemble pas.

Teal’c : Le major a peut-être un problème.

 

Jack ne disait rien mais à son regard soucieux, on pouvait aisément deviner que lui aussi se posait des questions sur son second.

De son côté, Sam était partie se changer dans le vestiaire des femmes. Elle finissait d’enfiler sa tenue de combat quand elle fut soudain prise d’un haut le cœur. Elle eut juste le temps de se précipiter vers les toilettes avant de régurgiter tout son petit déjeuner. Quand elle se sentit un peu mieux, elle s’assit par terre en essayant de respirer calmement. Elle était beaucoup trop nerveuse et cela n’arrangeait rien à son état. Elle resta un long moment dans cette position craignant que le moindre mouvement ne vienne à nouveau troubler son estomac déjà suffisamment tourmenté. Finalement se fut l’appel de son nom dans les haut-parleurs de la base qui la forcèrent à se lever.

 

LE MAJOR CARTER EST ATTENDUE EN SALLE D’EMBARQUEMENT JE REPETE LE MAJOR CARTER EST ATTENDUE EN SALLE D’EMBARQUEMENT

 

Sam se leva tant bien que mal tant sa tête tournait. Elle devait se ressaisir si elle voulait partir en mission, mais l’angoisse qui la tenaillait depuis plusieurs jours ne cessait de lui torturer les entrailles et  l’empêchait d’avoir les idées claires. Elle se passa un rapide coup d’eau sur le visage et partit rejoindre le reste de l’équipe. A son arrivée devant la porte des étoiles elle eut droit à quelques regards surpris mais à aucuns commentaires de la part de ses compagnons.

Le général Hammond leur souhaita bonne chance et ils traversèrent la porte des étoiles. Le voyage sembla durer une éternité au major et lorsqu’ils arrivèrent de l’autre côté elle sentit son estomac se nouer à nouveau. Cependant elle réussit à garder un visage neutre pour ne pas alerter ses amis.

 

Jack : Alors Carter ou est-ce qu’on va ?

 Sam : La sonde indiquait un village au nord-nord-est à environ une dizaine de kilomètres de la porte mon colonel.

 Jack : Très bien, alors en route les enfants !

 

Ils se mirent donc en route mais bien vite Sam du ralentir le pas. Elle sentait son estomac se soulever et sa tête commençait à tourner dangereusement. Le colonel qui s’était retourné vers son second pour lui poser une question remarqua aussitôt que quelque chose n’allait pas. La jeune femme était beaucoup trop pâle et semblait au bord de l’épuisement.

 

Jack : Carter ?

 

Elle leva les yeux vers lui mais soudain tout se brouilla autour d’elle. Elle tendit les bras en avant comme pour saisir quelque chose mais ne rencontra que du vide. Elle eut encore le temps de sentir deux bras ferme qui la retenaient dans sa chute et se fut le noir complet.

O’neill eut juste le temps d’arriver près de son major pour la recevoir contre lui. Il la saisit délicatement et l’allongea sur le sol.

 

Jack : Daniel, passez-moi la gourde !

 

Le jeune archéologue ouvrit son sac et tendit l’objet requis au colonel. Celui-ci sortit un mouchoir de sa poche et l’imbiba d’eau.  Puis il tamponna doucement le visage de son second avec.

 

Jack : Carter ! Sam, vous m’entendez ?

 

Celle-ci émit un léger gémissement et entrouvrit ses longs cils. La lumière du soleil l’ébloui un cours instant et elle referma les yeux. A nouveau elle entendit murmurer son prénom. La voix qui lui parvenait semblait lourde d’angoisse. La jeune femme se força à rouvrir les yeux. Trois visages penchés au-dessus d’elle la fixaient avec inquiétude.

 

Sam : Mon…colonel…

Jack : (d’une voix rassurante) Tout va bien Carter. Vous vous êtes juste évanouie.

Daniel : Sans doute à cause de la chaleur.

Jack : Vous êtes sur d’avoir mangé convenablement ses derniers jours ?

 

La jeune femme ne répondit pas et posa une main sur son ventre d’un air inquiet. Ses coéquipiers se méprirent sur son geste.

 

Daniel : Vous avez mal au ventre Sam ?

 

Celle-ci secoua la tête et déglutit péniblement. Les trois hommes se regardèrent d’un air significatif.

 

Jack : Allez, on rentre à la maison.

 

Sam, qui avait entre temps recouvré entièrement ses esprits, chercha à se redresser mais ses jambes étaient encore vacillantes. Jack et Daniel se précipitèrent d’un seul mouvement pour la soutenir mais elle se dégagea, légèrement énervée.

 

Sam : Mon colonel, je vais bien, je ne crois pas qu’il soit nécessaire que nous rentrions.

Jack : Ne discutez pas major. C’est un ordre

 

A contre-cœur elle les suivit mais refusa toute aide pour marcher.

Arrivé en salle d’embarquement, le colonel ordonna à son second de se rendre immédiatement à l’infirmerie. Celle-ci s’exécuta, sachant que de toute façon elle devrait y passer un jour ou l’autre. Et puis le doute et l’attente jouaient beaucoup trop sur ses nerfs. Maintenant, elle voulait savoir. Ce fut donc d’un pas décidé qu’elle se dirigea vers l’infirmerie.

Janet l’examina un long moment en lui posant plusieurs questions d’ordre médical auquel la jeune femme répondit le plus brièvement possible. Puis elle lui fit une prise de sang et conseilla à son amie de se reposer un peu, le temps qu’elle ait les résultats d’analyse.

Sam s’allongea sur un des lits de l’infirmerie et ferma les yeux. Elle était épuisée mais ne parvint pas à dormir. Trop de questions se bousculaient dans sa tête et elle sentait qu’elle ne pourrait s’apaiser tant qu’elle n’en trouverait pas les réponses.

Le docteur Fraiser revint comme promis quelques instants plus tard. Sam qui somnolait légèrement, ouvrit les yeux et se redressa brusquement à son entrée. Les deux femmes se regardèrent un instant sans rien dire, puis Janet s’approcha du lit de Sam.

 

Janet : ( après une brève hésitation) Vous êtes enceinte Sam.

 

La jeune femme s’était attendue à ce diagnostic, c’est pourquoi elle se contenta de fermer les yeux en hochant lentement la tête.

 

Janet : Vous étiez au courant ? (nouvel hochement de tête) Dans ce cas pourquoi n’êtes-vous pas venue me voir plus tôt ?

 

La jeune militaire ne répondit pas et son regard se perdit dans le vide.

 

Janet : (posant une main sur l’épaule de Sam) Tout va bien Sam ?

 

Celle-ci avait les larmes aux yeux et avait visiblement du mal à contrôler le flot de sentiments qui l’assaillait.

 

Sam : Je suis désolée. Je ne sais plus du tout ou j’en suis en ce moment.

Janet : Je sais et c’est parfaitement normal dans votre situation. Ecoutez, voilà ce qu’on va faire. Je vais aller voir le général pour qu’il vous accorde une semaine de congé. Rassurez-vous je ne lui en donnerai pas le véritable motif. Je lui dirai juste que vous êtes un peu surmenée ces derniers temps ci et que vous avez besoin de vous reposer. Quant à vous, profitez de cette semaine pour vous reposer et prendre du recul. Quelle que soit la décision que vous  prendrez elle ne doit pas être prise à la légère et vous n’êtes pas en état de la prendre pour le moment. Ca va aller ?

Sam : (s’essuyant les yeux du revers de sa main) Oui, merci  Janet.

Janet : Il n’y a pas de quoi, nous sommes amies, n’est-ce pas ?

 

La jeune femme sourit à travers ses larmes et les deux amies s’enlacèrent avec tendresse.

 

Janet : n’hésitez pas à m’appeler s’il y a le moindre problème cette semaine.

Sam : Encore merci, je ne sais pas comment vous remercier.

Janet : Prenez soin de vous, ça devrait me suffire. Maintenant filez. Ont se revoit dans une semaine.

 

En sortant de l’infirmerie, Sam failli rentrer dans son colonel. Elle bredouilla une vague excuse et s’apprêta à passer son chemin mais il avait eut le temps d’apercevoir ses yeux rougis et les traces sombres qu’avaient laissé les larmes sur ses joues. Il l’attrapa par le bras et la força à lui faire face.

 

Jack : Carter, il y a un problème ?

 

Il était la dernière personne à qui elle avait envie de parler de son problème. Peut-être parce qu’il en était en partie responsable. Elle voulut se dégager mais il la tenait fermement. La jeune femme sentit la colère l’envahir. Elle se libéra de l’emprise de son colonel d’un geste brusque qui le laissa perplexe.

 

Jack : Carter que…

 Sam (d’un ton froid et dur) Laissez-moi passer mon colonel, je dois partir.

 

Il la regarda s’en aller avec un regard de totale incompréhension. Janet avait assisté à la scène du seuil  de l’infirmerie. Jack se retourna vers elle.

 

Jack : Qu’est-ce qui lui prend ?

Janet : Oh, vous le saurez bien assez tôt mon colonel, mais quelque chose me dit qu’on va en avoir pour un petit bout de temps.

Jack : De quoi ?

Janet : (avec un sourire ironique) De ses sautes d’humeurs.

 

Sur ce elle tourna les talons laissant le colonel en plan, totalement déconcerté par la réaction des deux femmes.

 

Sam était assise sur son canapé, les genoux repliés sous son menton. Son regard était perdu dans le vide mais son visage exprimait une intense réflexion. Depuis qu’elle avait appris la nouvelle de sa grossesse, pas un seul instant ne s’était écoulé sans qu’elle ne pense au petit être qui vivait dans son ventre.

Vers la fin de la semaine, elle avait pris sa décision. Contre toute attente, elle garderait son bébé. Elle connaissait les risques qu’encourraient son colonel et elle-même si quelqu’un apprenait qu’il était le père de son enfant, c’est pourquoi elle prit également la décision de ne pas lui révéler sa paternité, ni à lui, ni à personne d’autre. De toute façon, elle savait sa relation avec son supérieur sans issue. Ils n’avaient jamais dépassé le stade du simple flirt et ne le dépasseraient sans doute jamais, elle ne se faisait pas d’illusion. Trop de choses les opposaient et les empêchaient d’être ensemble. Cependant, elle se sentait capable d’assumer son rôle de mère célibataire et pensait pouvoir - malgré son état - garder son statut militaire.

 

La semaine suivante, Sam était de retour à la base. Elle se rendit directement à l’infirmerie, espérant y trouver Janet. Celle-ci s’occupait d’un soldat mais dès qu’elle vit la jeune femme, elle confia son patient à une infirmière et alla à sa rencontre.

 

Janet : Alors Sam, comment allez-vous ?

Sam : Je vais bien, merci.

 

Janet regarda son amie avec insistance et celle-ci lui sourit.

 

Sam : Je vais le garder.

Janet : Oh, Sam c’est merveilleux. Je suis certaine que vous avez fait le bon choix.

 

Sam était rassurée, elle savait qu’elle pourrait au moins compter sur une personne durant sa grossesse et par la suite.

 

Janet : Sam, je vous conseillerais de le dire le plus tôt possible aux autres. Vous savez, ils se sont faits énormément de soucis pour vous toute cette semaine, il serait peut-être temps de les rassurer.

Sam : (une pointe d’angoisse dans la voix) Je ne sais pas comment ils vont le prendre ?

Janet : (d’une voix rassurante) Sam, se sont vos amis, je suis certaine qu’ils seront heureux pour vous autant que je le suis et qu’ils vous soutiendront.

Sam : J’espère de tout cœur que vous avait raison. Bon ben je crois qu’il est temps pour moi d’y aller.

Janet : Juste une dernière question avant que vous partiez.

 

Sam se retourna vers son amie. Janet semblait légèrement gênée.

 

Janet : Sam, qui est son père.

 

La jeune femme s’était attendue à cette question et elle avait déjà une réponse toute faite.

 

Sam : Il y a environ un mois, j’ai eu la visite d’un vieil ami d’université. Nous avons passé la nuit ensemble. C’est lui le père.

Janet : Allez-vous le mettre au courant ?

Sam : Je ne pense pas. Il n’est pas le genre d’homme à avoir une petite vie bien rangée avec une femme et des enfants.

Janet : Je vois. Remarquez, il n’est pas le seul. Je vous connais suffisamment pour savoir que vous ne supporterez pas d’avoir une petite vie bien rangée, et ce n’est pas le fait d’avoir un enfant qui y changera quelque chose.

Sam : ( en souriant ) On verra bien.

 

Sam se dirigea d’abord vers le bureau du général. Elle frappa à la porte, priant pour qu’il soit seul. Heureusement c’était le cas.

Ils restèrent un long moment à parler, le général refusant toute communication extérieure. Quand elle ressortit, une bonne demi-heure plus tard, la jeune femme se sentait un peu mieux, bien que le plus dur lui restait encore à faire. Elle ignorait comment ses amis allaient réagir à la nouvelle et craignait qu’ils ne la rejettent. Les perdre serait une épreuve supplémentaire qu’elle n’était pas sur de pouvoir assumer. Les trois membres de sg1 se trouvaient en grande conversation dans la salle de repos. En fait s’était surtout le colonel O’neill et Daniel qui animaient la discussion, Teal’c se contentant de les regarder de son air d’éternel impassible. Un sourcil levé exprimait tout de même son incompréhension face au débat quelque peu bruyant de ses deux compagnons. Sam sourit devant la scène, ces deux-là ne changeraient jamais. Teal’c remarqua soudain la présence du major Carter et la salua poliment d’un hochement de tête. Les deux autres se retournèrent d’un même élan pour voir à qui s’adressait le jaffa.

 

Daniel : Sam !

Sam : Bonjour Daniel. (petit signe de tête vers Jack) Mon colonel.

Jack : (même geste) major.

Teal’c : Heureux de vous revoir parmi nous, major Carter.

Sam : Merci Teal’c. Moi aussi je suis contente d’être revenue.

Jack : Ben dans ce cas pourquoi êtes-vous partie ?

 

La franchise de son supérieur la prenait une fois de plus de cours. Elle sentait les battements de son cœur résonner dans sa poitrine et avait la désagréable impression que ses amis les percevaient aussi.

 

Sam : Justement j’aimerai vous parler de ça.

Jack : De quoi ?

Sam : De la raison de mon absence cette semaine.

Jack : Aaah.

 

Sam ne savait pas du tout comment annoncer la nouvelle à  ses amis. Le dire à Janet et au général lui avait semblé tellement plus facile en comparaison. Elle respira un grand coup, essayant de calmer les battements effrénés de son cœur.

 

Jack : Alors de quoi voulez vous nous parler ? J’espère que ça n’a rien à voir avec des trucs scientifiques parce que j’ai déjà eu ma dose avec l’archéologie cette semaine…

Daniel : (vexé) Et si vous la laissiez parler peut-être qu’elle pourrait nous dire de quoi il s’agit ?

Jack : Mais je la laisse parler !

Daniel : Non, vous êtes toujours en train de l’interrompre !

Jack : C’est faux ! Et je vous rappel que c’est vous le grand bavard de l’équipe, pas moi !

Daniel : Mais c’est vous qui coupez la parole à tout le monde !

Jack : Et c’est vous qui…

Sam : ( les coupant) Je suis enceinte.

 

Dans les secondes qui suivirent ont aurait pu croire que le temps c’était arrêté dans la pièce. Jack et Daniel avaient gardé la bouche ouverte mais plus aucun son n’en sortait et même Teal’c semblait sous le choc. Se fut lui qui rompit le silence qui sembla duré une éternité pour les personnes présente. Il s'avança vers Sam et lui posa une main sur l’épaule.

 

Teal’c : Félicitation major Carter.

Sam : (dans un murmure) Merci Teal’c.

 

Cet échange parut ramener à la réalité les deux autres membres de l’équipe.

 

Jack : (respirant un grand coup) Et bien Carter, vous nous aviez habitué à pas mal de surprises depuis qu’on se connaît mais  je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à celle-là.

 

La jeune femme essaya de sourire mais ses mâchoires semblaient soudées entre elles.

 

Daniel : (pragmatique) Allez-vous le garder Sam ?

 

Sous le regard interrogateur du jaffa, il crut bon de s’expliquer.

 

Daniel : Sur terre, les femmes peuvent décider d’interrompre leur grossesse si celle-ci n’est pas désirée. Dans ce cas, elles se font avorter. On enlève le fœtus du ventre de la mère quand celui si n’est encore qu’un embryon, ainsi ni lui ni la mère ne souffrent. C’est une opération qui se fait couramment aujourd’hui.

Teal’c : Sur Chulak, cette pratique serait considérer comme un acte de barbarie.

Jack : Carter ?

Sam : Si j’ai pris une semaine de congé c’était justement pour pouvoir réfléchir tranquillement et prendre ma décision.

Jack : (insistant) Qui est… ?

Sam : J’ai décidé de le garder.

Teal’c : Son père est-il au courant ?

 

Sam se sentait mal. Mentir à ses amis était la dernière chose qu’elle souhaitait faire mais elle n’avait pas le choix. Elle jeta un coup d’œil vers son colonel et s’aperçut qu’il avait tiqué à la question du jaffa.

 

Sam : Non.

Daniel : Mais vous allez quand même le lui dire, non ?

Sam : Non Daniel. Son père... est un vieil ami d’université qui m’a rendu visite il y a quelques temps déjà. Nous avons juste passé une nuit ensemble. C’était une histoire sans lendemain.

Jack : Il vous a quand même laissé un petit…souvenir.

Sam : Justement mon colonel, c’est comme ça que je veux le prendre, comme un souvenir qui me permettra de penser à lui quand je verrai mon enfant.

 

Elle n’avait pas menti. Ses mots lui venaient du fond du cœur et révélaient ses plus profonds sentiments. Ses amis s’en rendirent compte même s’ils ne saisirent pas exactement tout le sens que représentait cette  phrase. La jeune femme avait les larmes aux yeux. Ses compagnons ne lui avaient pas encore vraiment dit ce qu’ils pensaient de son état et elle redoutait le pire. Daniel s’aperçut de son malaise et en devina la raison. Il s’approcha de son amie et la serra fort contre lui.

 

Daniel : (doucement) Tout va bien Sam, on ne vous laissera pas tomber.

 

Elle s’accrocha à lui et un flot de larmes se déversa lentement le long de ses joues.

 

Sam : Merci Daniel.

 

Jack, qui avait manifestement eu plus de mal que les autres à digérer la nouvelle, s’avança vers son second toujours dans les bras de Daniel et posa une main sur son épaule.

 

Jack : On n’a pas l’habitude de laisser ses amis derrière sois, Carter, quelle qu’en soit la raison.

 

Elle se sépara de Daniel pour sourire à son supérieur. Le silence s’installa entre les quatre amis, personne ne sachant que dire et comment réagir face à cette nouvelle situation. Jack décida de rompre ce silence qui commençait à devenir gênant.

 

Jack : On n’avait pas un briefing de prévu ce matin ?

Teal’c : C’est exact O’neill.

Daniel : Je crois bien que l’on va être en retard.

 

Ils s’apprêtaient à quitter la salle quand Daniel se retourna brusquement vers sa coéquipière. Sam sourit, ayant deviné à quoi pensait son ami.

 

Sam : Ne vous en faites pas Daniel. Je reste dans l’équipe et je continue les missions tant que mon état me le permet, à conditions que celles-ci ne comprennent pas trop de risques bien sûr.

Daniel : (souriant) Bien, c’est tout ce que je voulais savoir.

 

Ils arrivèrent dans la salle de briefing et s’installèrent autour de la table. Daniel et Teal’c d’un côté, Sam et Jack de l’autre. Quelques instants plus tard, le général Hammond entra.

 

Hammond : Bien tout le monde est là ? On va pouvoir commencer. Je suppose que vous êtes déjà tous au courant pour le major ?

 

Tout le monde hocha la tête.

 

Hammond : (souriant à Sam) Je viens d’avoir le président, il ne voit aucunes objections pour que vous gardiez votre poste au sein de sg1, tant que votre situation n’entraîne pas de complications bien sûr. Ah, et il vous passe ses félicitations.

Sam : Merci mon général.

Hammond : Vous continuerez donc les missions à conditions que celles-ci ne comprennent pas de risques pour vous et l’enfant et que vous ayez un suivi médical extrêmement serré avec Janet.

Sam : A vos ordres mon général.

Hammond : Vous allez partir sur p2z255, cette planète n’a révélé aucune trace de goa’ulds et elle pourrait faire une parfaite terre d’accueil. C’est ce que vous allez essayer de découvrir aujourd’hui. Cette mission est une mission de routine, je veux donc que vous soyez rentrés avant la fin de la journée. Des questions ? Bien vous pouvez disposer. Major, j’aimerais vous parler quelques instants.

 

Les autres sortirent de la salle tandis que Sam restait avec le général.

 

Hammond : Sam, souhaitez-vous que je fasse prévenir votre père ?

 

Sam réfléchit un instant avant de répondre.

 

Sam : Dites-lui de venir quand il le pourra, je lui annoncerai la nouvelle moi-même.

Hammond : Oui je comprends. Est-ce que ça va aller ?

Sam : Je dois avouer que je suis un peu fatiguée ces derniers temps mais je vais bien. Janet m’a assuré que j’avais une santé parfaite et que le passage à travers la porte ne représentait aucun danger.

Hammond : Très bien. Je vais vous laisser aller vous préparer.

Sam : Merci mon général.

 

Sam quitta la salle et alla rejoindre ses compagnons.

 

Quelques jours plus tard, Sam se trouvait dans son laboratoire quand l’alarme annonça l’arrivée imminente d’un visiteur. La jeune femme se précipita hors de son bureau et se rendit directement dans la salle de contrôle. Le général et le colonel O’neill s’y trouvaient déjà.

 

Sergent : Nous recevons un signal mon général. Se sont les Tokra’s.

Hammond : Ouvrez l’iris. (se tournant vers Sam) Il doit s’agir de votre père, major.

 

Elle lui répondit par un sourire crispé. O’neill le remarqua.

 

Jack : Nerveuse Carter ?

Sam : Un peu je dois l’avouer.

Jack : Je suis sûr que votre père sera ravi d’apprendre la venue d’un nouveau petit Carter dans la famille

Sam : (souriant) Espérons-le.

 

Quelques instants plus tard, Jacob posait les pieds sur la passerelle de la salle d’embarquement.  Le général, Jack et Sam vinrent à sa rencontre. Après avoir salué les deux hommes, le Tokra’s se tourna vers sa fille.

 

Jacob : Sam, je suis content de te voir.

Sam : Moi aussi, papa.

 

Après une brève accolade, Jacob regarda sa fille dans les yeux.

 

Jacob : Il paraît que tu as quelque chose d’important à me dire ?

Sam : Oui.

Jacob : Rien de grave j’espère ?

Sam : Non rassure-toi.

Hammond : Major, je laisse mon bureau à votre disposition.

Sam : Merci mon général.

 

Sam fit signe à son père de la suivre. Ce que fit celui-ci non sans avoir jeter un coup d’œil interrogateur vers son vieil ami. Le général Hammond lui répondit par un haussement d’épaule suivit d’un sourire énigmatique.

 

Une fois seuls, Jacob se tourna vers sa fille, de plus en plus indécis devant le mystère qui semblait planer autour d’elle.

 

Jacob : Sam, que se passe-t-il bon sang ?

Sam : Papa, tu vas être grand-père pour la troisième fois.

Jacob : Que veux-tu dire ? La femme de Marc attend un enfant ?

 

La jeune femme secoua la tête.

 

Jacob : Mais qui… ? Sam, ne me dis pas que…

Sam : Si. Je suis enceinte papa.

Jacob : Je…je ne sais pas quoi dire, je…Sam c’est merveilleux !

 

Il prit la jeune femme dans ses bras.

 

Jacob : Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir, j’attends ce moment depuis tellement d’années. Mais…qui est son père ? J’espère que c’est un homme bien, capable de prendre soin de toi et du bébé.

 

Sam se détacha des bras de son père. Elle semblait gênée.

 

Jacob : Qu’y a-t-il, Sam ?

 

Sam lui raconta ce qu’elle avait déjà dit aux autres quelques jours auparavant. Son père sembla s’en accommoder bien que l’idée que sa fille élève seule son enfant ne l’enthousiasma guère.

 

Jacob : Si tu es sur de ton choix je n’ai rien à dire à part te souhaiter d’être heureuse ma fille.

Sam : Je le suis papa.

Jacob : Alors je suis heureux pour toi, Sam.

Sam : Merci . Vas-tu rester un peu ?

Jacob : Non, je suis désolé ma chérie, je dois partir en mission dans quelques heures. Mais je te promets de revenir te voir bientôt.

 

Quelques semaines plus tard, sg1 se trouvait sur p5x358, une planète aux caractéristiques étonnantes mais viable pour l’homme. Elle abritait un peuple pacifiste avec qui sg1 avait rapidement lié connaissance. Un traité était en cours et pour célébrer cette nouvelle alliance, les habitants de p5x358 avaient convié l’équipe du colonel O’neill à un banquet en leur honneur. Le repas se déroulait dans la joie et la bonne humeur. Des mets variés et succulents se succédaient sur la grande table et mettaient l’eau à la bouche de tous les convives. Seul Sam n’avait quasiment rien mangé. Même si ses nausées s’étaient sensiblement atténuées, elle restait sensible à certaines odeurs ou visions. Assise à un bout de la table, près de son colonel, elle essayait tant bien que mal ne pas regarder un homme à l’embonpoint surdéveloppé qui semblait vouloir engloutir tout ce qui passait à sa portée. Et encore, engloutir était un doux euphémisme. Elle le vit avec horreur attraper de ses gros doigts dégoulinants de graisse une cuisse juteuse de ce qui semblait être une espèce de volatile cuite à la braise. Elle sentit son estomac se contracter violemment. Elle se leva brusquement et après avoir bredouillé une vague excuse, sortit précipitamment de l’immense salle ou se déroulait le festin. 

Arrivée dehors, elle se laissa tomber à genoux et rendit tout ce que son estomac avait bien voulu laisser passer jusque là. Puis elle respira un grand bol d’air et alla se rafraîchir le visage à une petite fontaine qui se trouvait un peu à l’écart des habitations.

 

? : Carter ! Ca ne pouvait pas attendre ?

 

La jeune femme se retourna pour apercevoir le visage furieux de son supérieur qui se dirigeait vers elle. Quand il fut assez près, elle planta son regard dans le sien.

 

Sam : La réponse est non, mon colonel.

 

Il remarqua alors sa pâleur.

 

Jack : Est-ce que ça va ?

Sam : J’ai connu mieux mais ça peut aller.

 

Jack regretta de s’être laissé emporter.

 

Jack : Si vous voulez, on va écourter notre petite fête et rentrer à la base.

Sam : Non ça ne sera pas nécessaire. Je me sens déjà beaucoup mieux.

Jack : Vous en êtes certaine ?

Sam : Mon colonel, il a été  convenu dès le début de ma grossesse que je ne devrai pas être un frein pour les missions. Si c’est le cas je serai dans l’obligation de prendre des congés forcés et je n’en ai aucune envie pour le moment.

Jack : Il a également été convenu que vous continueriez les missions tant que celles-ci ne mettraient pas en danger votre santé ou celle de l’enfant.

Sam : Et c’est le cas. Ce qui vient de m’arriver aurait tout aussi bien pu se produire sur terre.

Jack : Je vous l’accorde.

 

Ils se sourirent.

 

Sam : On retourne voir les autres ?

Jack : Seulement si vous vous sentez mieux.

Sam : Je me sens mieux. Merci mon colonel.

 

Le reste des festivités se déroula sans autre incident et en fin de journée, sg1 prit congé de leurs hôtes. De retour à la base ils furent accueillis par le général Hammond et Jacob.

 

Sam : Papa ? Qu’est-ce que tu fais-là ?

 

Devant le visage grave de son père, la jeune femme devina qu’il n’était pas là pour une simple visite de routine.

 

Sam : Il y a un problème ?

Jacob : Oui, et il te concerne.

Sam : (de plus en plus inquiète)De quoi s’agit-il ?

Jack : Euh… ( lançant un regard à Daniel et Teal’c) on va peut-être aller faire un tour du côté de l’infirmerie.

 

Ils s’apprêtaient à quitter la salle quand Jacob les retint.

 

Jacob : Non vous pouvez rester, après tout ce que j’ai à dire vous concerne tous à différents degrés.

Hammond : Dans ce cas, allons en salle de briefing, nous y serons plus à l’aise.

 

Tous le suivirent, le cœur chargé d'appréhension. Une fois installés, tous les regards convergèrent  vers Jacob. Celui-ci était mal à l'aise et semblait chercher ces mots ce qui ne lui ressemblait pas.

 

Jacob : Lorsque je suis revenu de ma dernière visite sur terre j'ai cru bon d’informer les tok'ras de ton état, Sam.

Sam : Et ?

Jacob : Ils ont décidé de réunir le grand conseil.

Sam : Pourquoi ça ?

 

Elle parla d'une voix neutre mais son visage avait pris une teinte spectrale.

 

Jacob : Ils pensaient que le fait que tu ai portée Jolinar et qu'elle soit morte en te laissant ses souvenirs pouvait avoir certaines conséquences sur l'enfant.

Sam : Quel genre de conséquences?

 

La jeune femme sentait son cœur cogner douloureusement dans sa poitrine et essayait tant bien que mal de maîtriser les tremblements de ses mains. Jacob baissa la tête et Selmac prit sa relève.

 

Selmac : Au début nous ne savions pas trop, c'est pour cela  que nous avons pris la décision de réunir le grand conseil. Nous avons délibéré pendant plusieurs semaines avant de trouver la réponse à ce que l'on cherchait.

Sam : Et qu'elle est cette réponse ?

Selmac : L'enfant que vous portez, major Carter semblerait posséder les mêmes caractéristiques que celui que vous nommez l'Arsiésis à la différence près que le vôtre n'a pas hérité de la mémoire des Goa'ulds mais de celle des Tokra's.

 

Un silence pénétrant suivit la révélation de Selmac. Personne n'osait s'interférer entre la discussion de Sam et du tok'ras. Jack songea que finalement il aurait peut-être mieux fait d'aller à l'infirmerie. Jacob reprit la parole.

 

Jacob : (se tournant vers sa fille plus pâle que jamais) Tu comprends maintenant à quel point ton enfant représente une menace pour nous.

 

Sam leva vers lui un regard d'une dureté impénétrable.

 

Sam : Et tu es venu ici pour me dire de m'en séparer c'est cela ?

Jacob : Sam, essaye de comprendre…

Sam : (le coupant) Oh mais rassure-toi, je comprends parfaitement, seulement je refuse d'accepter !

 

Sous la fureur, Sam se leva violemment et fit tomber sa chaise qui heurta bruyamment le sol.

 

Hammond : ( tentant de calmer la fougue de la jeune femme) Major !

Jacob : Sam, écoute-moi…

Sam : (criant) Non, toi tu vas m'écouter ! Tu es venu ici pour m'annoncer que je ne pourrais jamais avoir d'enfant, seulement j'en attends un et je te donne ma parole que dans sept mois il viendra au monde et ça ni les Tokra's ni les Goa'ulds ni personne d'autre ne pourra l'en empêcher !

 

Avant que personne n'ait le temps de réagir, elle avait quitté la salle non sans avoir auparavant claquer la porte avec une telle violence qu'elle manqua de sortir de ses gongs.

 

Encore sous le choc de l'emportement du major, le reste de sg1, Hammond et Jacob mirent un certain temps avant de pouvoir prononcer un mot. Ce fut Daniel qui résuma en premier ce que tout le monde pensait.

 

Daniel : Wouah !

Jack : (désireux de détendre l'atmosphère) il ne faut jamais s’en prendre à une femme enceinte.

 

Mais pour une fois personne ne releva la remarque un brin impertinente du colonel O'neill;

 

Teal'c : Vous devriez peut-être aller parler au major, général Carter.

Jacob : Je ne crois pas qu'elle ait très envie de me voir, Teal'c. Peut-être que l'un de vous devrez y aller à ma place ?

Daniel : Je vais y aller.

 

Jacob le remercia d'un hochement de tête.

 

Jack : (au moment ou Daniel quitte la salle) Bonne chance !

 

Il trouva son amie dans son labo, assise sur une chaise, les genoux relevés sous son menton. Aux soubresauts qui agitaient ses épaules il devina qu’elle pleurait.

 

Daniel : Sam ?

 

La jeune femme redressa vivement la tête, elle ne l’avait pas entendu entrer. Du revers de la main elle s’essuya hâtivement les yeux.

 

Sam : Daniel.

Daniel : Ca va ?

Sam : C’est une drôle de question.

Daniel : C’est vrai, je suis désolé.

Sam : C’est mon père qui vous envoie ?

Daniel : Non. Enfin si, mais je serai venu de toute façon.

Sam : Pourquoi ?

Daniel : Parce que je suis votre ami, et que je m’inquiète pour vous.

 

Elle leva son regard embué de larmes vers le jeune homme. Il paraissait sincère et elle esquissa un sourire. Mais bien vite la réalité revint, lui poignardant le cœur de manière lancinante et cruelle.

 

Sam : Que vais-je faire, Daniel ?

Daniel : Je crois que vous êtes la seule à pouvoir trouver la réponse.

Sam : Je me faisais une telle joie d’attendre cet enfant et maintenant j’ai l’impression de vivre un véritable cauchemar.

Daniel : Ma question va peut-être vous paraître déplacée voir choquante mais pourquoi tenez-vous tant à avoir cet enfant ?

 

Elle le regarda sans comprendre.

 

Daniel : Je veux dire, après tout il vient mettre un gros frein sur votre carrière et je sais à quel point celle-ci vous tient à cœur. Je veux bien croire que votre horloge biologique tourne mais vous êtes encore jeune et vous auriez pu vous accorder sans problème encore quelques années avant de devenir mère. En plus vous n’avez pas d’attache particulière avec le père alors je…

 

Il s’arrêta au beau milieu de sa phrase. Sam venait brusquement de pâlir.

 

Daniel : Sam, il y a un problème ?

Sam : Non Daniel, tout va bien.

 

Sa voix était cassée et elle se maudit intérieurement de se sentir si faible. « La grossesse me rend vulnérable » Songea-t-elle.

 

Daniel : Vous avez pâlit quand j’ai parlé du père de votre enfant.

 

Il la fixa étrangement. La jeune femme détourna son regard. Elle ne voulait pas le laisser lire dans son regard. Il était beaucoup trop expressif. Devant son silence, le doute de Daniel devint une certitude.

 

Daniel : Etes-vous certaine de nous avoir dis toute la vérité à son sujet ?

Sam : Oui bien sûr, que voulez-vous dire ?

Daniel : Cela fait plus de sept ans qu’on se connaît Sam, et jamais durant toutes ces années vous n’avez réussi à me cacher quoique se soit.

 

La jeune femme ne répondit pas. Elle savait qu’il avait raison. De toutes les personnes qu’elle connaissait, il était sans doute celui qui la discernait le mieux.

 

Daniel : Sam, qui est le père de votre enfant ?

Sam : Je suis désolée Daniel, je ne peux pas vous le dire.

Daniel : Vous savez que vous pouvez me faire confiance.

Sam :Il ne s’agit pas de cela, Daniel. C’est bien plus compliqué que ce que vous croyez.

 

Une idée traversa soudain l’esprit du jeune homme. Une idée folle mais pas improbable.

 

Daniel : Si vous ne voulez pas qu’on sache qui est son père c’est sûrement que vous avez une bonne raison, comme par exemple qu’il travail avec vous et que vos grades respectifs ne vous permettent pas d’avoir une relation autre que professionnelle.

Sam : Daniel !

Daniel : C’est Jack n’est-ce pas ?

Sam : Mais enfin c’est absurde !

Daniel : Sam…

 

La jeune femme baissa la tête. A quoi bon chercher à le convaincre du contraire, il avait déjà tout deviné. Sam lui raconta alors ce qui s’était passé sur p4x325. Il l’écouta sans broncher, le regard perdu dans le vague. Quand elle eut fini, il releva la tête et planta son regard dans le sien.

 

Daniel :Est-ce qu’il le sait ?

Sam : Non.

Daniel : Et je suppose que vous ne comptez pas le lui dire ?

Sam : Non.

 

Son regard se perdit dans les profondeurs de ses pensées.

 

Daniel : Vous tenez à lui n’est-ce pas ?

Sam : Oui.

Daniel : Et c’est pour ça que vous voulez garder cet enfant, il représente tous ce que vous ne pouvez pas avoir avec Jack.

 

Sam ne répondit pas. Elle avait la gorge nouée.

 

Daniel : Vous avez sûrement fais le bon choix, Sam. La seule chose que je pourrai vous reprocher est de ne pas le mettre au courant.

Sam : Que vous le soyez est déjà beaucoup trop, Daniel. Si ce qui s’est passé sur p4x325 venait à se savoir, nous risquerions tous les deux la cour martiale et les conséquences pourraient être désastreuses.

Daniel : Vous craigniez qu’on vous enlève votre enfant ?

Sam : Pas seulement. Je perdrais sans doute ma place et le colonel aussi. Il y a trop de choses en jeu. Si je décidais de ne pas garder mon enfant il n’y aurait plus de problème à ce faire. Les tok'ras seraient contents et tous rentrerait dans l’ordre, comme avant.

Daniel : Mais vous voulez garder l’enfant.

 

Sam acquiesça en silence avant de répondre.

 

Sam : Seulement j’ai l’impression que tous le monde s’est donné le mot pour que se ne soit pas le cas. Je commence à croire que j’ai pris la mauvaise décision et que je devrais écouter mon père. Après tout mon enfant met en danger tout un peuple.

Daniel : Je suis sur que pour les Tokra’s on pourra trouver une solution. Si votre choix est vraiment de garder cet enfant alors ne le changerais pas. Un enfant est un cadeau Sam et un cadeau comme ça ça ne se refuse pas. ( J’ai prise cette phrase dans JAG, je la trouvait vraiment trop belle )

 

Sam posa des yeux brillants de larmes sur son ami.

 

Sam : Je ne sais plus quoi penser Daniel.

? : Daniel a raison Carter, votre choix ne doit pas être influencé par quelques têtes de serpents belliqueux et arrogants.

 

Les deux jeunes gens sursautèrent et relevèrent la tête en même temps. Jack se tenait devant l’entrée, nonchalamment appuyé contre l’embrasure de la porte. Sam sentit son cœur s’affoler.

 

Sam : Mon colonel ! Vous êtes là depuis longtemps ?

Jack : Non je viens juste d’arriver. Mais si je dérange je peux repartir.

Sam ( manifestement soulagée ) : Non vous pouvez rester.

Jack : C’est Hammond qui m’envoie. Comme il ne voyait revenir ni Daniel ni vous il a pensé que vous aviez peut-être un problème.

Sam : Non tout va bien. J’avais juste besoin de parler et Daniel s’avère être justement un excellent psychologue.

 

Elle s’efforça de sourire pour mettre foi en ses propos.

 

Jack : Si vous le dîtes.

Sam : Bien. Il serait peut-être temps de rejoindre le général avant qu’il ne se fasse plus de souci.

Daniel : Ca va aller Sam ?

Sam : Ne vous en faites pas Daniel, je…

 

Elle fut coupée au beau milieu de sa phrase par une douleur aigu qui lui transperça le bas ventre. Un faible cri s’échappa de ses lèvres entrouvertes et de petites étoiles se mirent à danser devant ses yeux.  Elle n’eut même pas la force de paniquer lorsqu’elle sentit un liquide chaud et poisseux glisser entre ses cuisses. Et c’est avec une terrifiante indifférence qu’elle vit à travers un brouillard opaque, les deux hommes se précipiter vers elle et la saisirent fermement avant que son corps n’aille heurter le sol dur et froid de son laboratoire. Leurs voix lui parvenaient mais elles ne lui semblaient pas réelles. En fait  tout ce qui se passait lui donnai une impression d’irréalité. D’autres voix vinrent s’ajouter aux leurs. Toutes très agitées, même si certaines s’efforçaient de rester calme. Elle percevait certaines bribes de phrases mais son cerveau brumeux ne lui permettait pas dans saisir le sens. Puis un froid glacial prit possession de son corps et elle se sentit glisser inexorablement dans un abîme de douleur.

 

Dans un des nombreux couloirs de la base, quatre hommes attendaient. Ils avaient tous le visage tendu par une vive angoisse.

Jacob se tenait dans un coin, un peu à l’écart. Il ne se pardonnait pas ce qu’il venait d’arriver à sa fille. Jack, Daniel et Teal’c se trouvaient un peu plus loin, tous les trois plongés dans de sombres pensées. Dans chacun des esprits était gravé la vision de leur amie, gisant dans une mare de sang qui glissait inlassablement le long de ses jambes.

 

Enfin une porte s’ouvrit et Janet s’approcha d’eux. Son visage portait les marques de l’angoisse et d’une intense fatigue mais elle souriait.

 

Janet : Bonne nouvelle, Sam va bien, sa vie n’est plus en danger. Leur annonça-elle sans se départir de son sourire.

 

Les quatre hommes poussèrent un profond soupir de soulagement. Ils avaient tous craint le pire pour leur amie et leur fille.

 

Jacob ( d’une voix cassée ) : Et…et le bébé ?

Janet : Et bien, un des bébés à survécu.

Jack : Un des bébés ?! Vous voulez dire que…

Janet : Oui mon colonel, Sam attendait des jumeaux.

 

 

Sam émergea lentement du cocon duveteux dans lequel elle avait trouvé refuge contre la douleur. En même temps que ses sens refaisaient peu à peu surface, une douleur fulgurante lui transperça les entrailles et elle laissa échapper un faible gémissement. Aussitôt un visage inquiet se pencha au-dessus d’elle. Dans la confusion de son esprit, elle mit un certain temps avant de le reconnaître.

 

? : Sam ? Vous m’entendez ?

Sam : ( d’une voix rauque ) Janet ?

Janet : Comment vous sentez-vous?

Sam : Vide…

Janet : Vous avez besoin de repos. Ne vous inquiétez pas le plus dur est passé, tout rentrera bientôt dans l’ordre.

Sam : Mon bébé…il est…

Janet : Vous portiez des jumeaux Sam , un seul a survécu.

 

Sam ferma les yeux et des larmes glissèrent lentement le long de ses joues. Elle pleurait pour cet enfant qui avait survécu, blotti bien au chaud dans le creux de son ventre. Mais Janet savait qu’elle pleurait aussi pour celui qui ne verrait jamais le jour, qu’elle ne serrerait jamais contre elle et qui ne connaîtrait pas la douce chaleur de son sein.

 

Janet : Votre fausse-couche à été provoquée par une trop forte dose de stress et c’est un miracle que vous n’ayez perdu qu’un seul fœtus.

 

Janet se leva et alla chercher quelque chose sur une table près du lit de Sam. Elle revint vers son amie et lui tendit des radios.

 

Janet : Voici notre petit rescapé. Je vous ai fait une échographie pour voir s’il n’avait pas subi de dommage.

 

Sam leva un regard inquiet vers le docteur.

 

Janet : Il va bien Sam. Même très bien. Je crois que nous avons à faire à un bébé bien décidé à naître.

 

La jeune militaire sourit et des larmes vinrent à nouveau embuer ses yeux limpides. Mais cette fois il s’agissait uniquement de larmes de joies.

 

Janet : Regardez.  Là c’est sa tête, on peut deviner ses oreilles et ses lèvres et là se sont ses yeux. Voici les bras et les jambes. Ils ne sont pas encore vraiment formés mais dans quelques semaines l’éventail des pieds et des mains va se ciseler en doigts et en orteils. Pour le moment il  mesure environ trois centimètres et pèse une dizaine de gramme.

 

Sam semblait fasciner par l’image que lui renvoyait la radiographie. C’était la première fois qu’elle voyait son bébé, la première fois qu’elle pouvait deviner les minuscules contours de ce corps qui se formait peu à peu en elle.

Janet laissa son amie pour s’occuper d’autres patients. Sam ferma les yeux et s’endormit aussitôt. Quand elle se réveilla, quelqu’un se trouvait à côté d’elle mais ce n’était pas Janet. Elle tourna la tête et distingua le visage de son père. Ils se regardèrent un long moment en silence. Les mots  étaient encore trop douloureux pour franchir la barrière des lèvres. Au bout de plusieurs minutes, Jacob prit la main de sa fille et murmura d’une voix éteinte :

 

Jacob : Je suis désolé Sam. Tout ça n’aurait jamais du arriver. Si seulement j’avais écouté mon cœur de père au lieu de suivre les conseils de la tok'ras.

Sam : Papa…

Jacob : ( ne semblant pas l’entendre ) Je ne pourrais jamais me pardonner. Par ma faute j’ai perdu un de mes petits-enfants et j’ai failli te perdre toi aussi.

Sam : Papa, ce n’est pas de ta faute. Ca serait arrivé de toute façon. Je crois…je crois que c’est ce que l’on appelle le destin. C’est la vie.

Jacob : Mais tu ne m’en veux pas ma chérie ?

Sam : Je t’en voudrais si tu me demandais encore de renoncer à l’enfant qu’il me reste.

Jacob : Je ne ferai plus jamais la même erreur Sam, je te le promets.

 

Sam se redressa en grimaçant et son père la serra contre lui.

 

Sam : Et pour les tok'ras ?

Jacob : On trouvera une solution. Mais je te jure que quoiqu’il arrive tu garderas ton enfant.

 

Les erreurs et les craintes du passé étaient oubliées. A présent Sam savait qu’elle pouvait marcher paisiblement vers cette  nouvelle vie qui l’attendait. Ses amis et son père veilleraient sur elle et sur l’enfant.

 

 

A SUIVRE...